David Martin, Chief Executive Officer du groupe Arriva depuis 2006

19 septembre 2013 | Actualités du ferroviaire

Quel est le rÎle et la spécificité du groupe Arriva en Europe ?

Nous sommes une entreprise de transport de voyageurs reconnue qui exploite des services de bus, de trains, de tramways, d’autocars et de bateaux-bus dans 15 pays d’Europe. Arriva a dĂ©butĂ© au Royaume-Uni comme sociĂ©tĂ© de bus. C’est aux Pays-Bas, en 1999, que nous avons connu notre premiĂšre expĂ©rience ferroviaire. Depuis, nous avons dĂ©veloppĂ© notre activitĂ© de bus et de train, ce qui nous permet d’ĂȘtre adaptĂ©s Ă  la quasi-totalitĂ© des modĂšles de transport. En nous conformant aux exigences des appels d’offre des autoritĂ©s organisatrices de transport, nous avons ainsi accumulĂ© une riche expĂ©rience dans la conception de solutions pour diffĂ©rents marchĂ©s et modes de transport, cela dans le cadre de lĂ©gislations diverses. Depuis 15 ans, nous sommes l’un des seuls opĂ©rateurs Ă  avoir concentrĂ© notre activitĂ© en Europe. Ce choix s’est avĂ©rĂ© fructueux et nous avons atteint ainsi un positionnement unique.
AccĂ©der le plus tĂŽt possible aux nouveaux marchĂ©s est pour nous un moteur de croissance. Nous travaillons dĂ©sormais dans le cadre d’une grande variĂ©tĂ© de contrats, notamment sur des solutions multi-modales complexes pour l’exploitation de bus, de tramways et de trains dans de grandes villes. Si nous possĂ©dons 14 % du marchĂ© ferroviaire britannique, notre premier marchĂ© de rĂ©fĂ©rence sur le continent europĂ©en reste l’Allemagne, oĂč nous avions atteint une position Ă©levĂ©e sur le marchĂ© du ferroviaire jusqu’à ce que nous cĂ©dions nos activitĂ©s en Allemagne, conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation europĂ©enne de la concurrence, lorsque nous avons Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s Ă  la Deutsche Bahn en 2010. Nous avons Ă©tĂ© par ailleurs le premier opĂ©rateur Ă  arriver sur le marchĂ© ferroviaire danois et nous possĂ©dons dĂ©sormais 15 % de parts de marchĂ©. Nous sommes aussi prĂ©sents sur le marchĂ© ferroviaire polonais et en RĂ©publique TchĂšque et Arriva exploite en joint-venture des trains et des tramways au Portugal. Pour Arriva, tous les marchĂ©s sont intĂ©ressants, et nous sommes prĂȘts Ă  rĂ©pondre aux appels d’offres qui seront lancĂ©s. Il nous parait Ă©vident que nous allons doubler notre volume d’activitĂ©s d’ici Ă  5 ans et pĂ©nĂ©trer l’ensemble des nouveaux marchĂ©s, en Europe comme ailleurs.

Quelle est votre stratégie pour la France ?

Le marchĂ© ferroviaire français est le deuxiĂšme plus important en Europe. Alors que des compagnies françaises opĂšrent sur le marchĂ© britannique, il est extrĂȘmement difficile de pĂ©nĂ©trer le marchĂ© français en dehors des services transfrontaliers. Les rĂ©gions françaises ne lançant pas d’appels d’offres, Arriva ne peut donc pas montrer l’étendue de ses compĂ©tences dans le domaine du ferroviaire. Pour nous, il est logique de dĂ©velopper des systĂšmes de transport intĂ©grĂ©s et multi-modaux pouvant s’avĂ©rer fructueux pour les autoritĂ©s dĂ©cisionnaires. Cependant, un tel systĂšme doit ĂȘtre dĂ©veloppĂ© Ă  grande Ă©chelle pour pouvoir fonctionner. Nous avons Ă©galement essayĂ© de pĂ©nĂ©trer le marchĂ© des bus, mais l’exploitation de quelques lignes isolĂ©es ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt pour nous. En France, nous nous concentrons sur le ferroviaire rĂ©gional, qui est notre point fort. Nous pouvons vous citer de nombreuses autoritĂ©s adjudicatrices ayant rĂ©alisĂ© des Ă©conomies de 20 % Ă  30 %, avec des voyageurs satisfaits du service proposĂ©. Quelle autoritĂ© de transport ne rechercherait pas cela ? En termes de satisfaction des clients, nous sommes les mieux classĂ©s sur de nombreux marchĂ©s, y compris au Danemark. Au Royaume-Uni, nous obtenons mĂȘme un niveau de satisfaction impressionnant de 93 %. Nous voudrions convaincre nos amis français qu’un marchĂ© ouvert peut amĂ©liorer le service et les performances, abaisser les tarifs pour les voyageurs et assurer une transparence totale des coĂ»ts. C’est une « win-win situation ». L’autoritĂ© adjudicatrice garde le contrĂŽle, en dĂ©terminant, par exemple, les niveaux de service et en fixant les tarifs. Il n’y a absolument rien Ă  perdre et tout Ă  gagner. Au niveau local, je ne vois aucun problĂšme en ce qui concerne la rĂ©glementation sociale car les conditions d’un appel d’offres sont les mĂȘmes pour tous les participants sur n’importe quel marchĂ© : nous Ă©tablissons notre offre Ă  un prix qui nous semble juste, et c’est Ă  l’autoritĂ© adjudicatrice de prendre la dĂ©cision finale.

Quels pays illustrent le mieux les avantages de la concurrence ? Le Royaume-Uni ?

Le marchĂ© ferroviaire britannique a trĂšs mauvaise rĂ©putation. Un rapport de l’Union europĂ©enne a rĂ©cemment soulignĂ© que l’ouverture du marchĂ© britannique s’Ă©tait accompagnĂ©e d’une hausse de l’activitĂ© ferroviaire (voyageurs-km) de 71 %. Cette croissance dĂ©passe celle de tous les autres marchĂ©s ferroviaires libĂ©ralisĂ©s en Europe. Le ferroviaire britannique a eu des difficultĂ©s, parmi lesquelles des incidents remontant Ă  une dizaine d’annĂ©e et Ă  la faillite de Railtrack en 2002. Mais depuis, de nombreuses leçons ont Ă©tĂ© tirĂ©es et le secteur a rĂ©ellement Ă©voluĂ© ; sur le marchĂ© britannique, il y a eu moins d’incidents dus Ă  des problĂšmes de sĂ©curitĂ© qu’ailleurs. Faisons-nous vraiment d’énormes profits ? En rĂ©alitĂ©, les compagnies ferroviaires ont en gĂ©nĂ©ral une marge bĂ©nĂ©ficiaire d’environ 3 %, ce qui reste trĂšs raisonnable. L’essentiel de la tarification est contrĂŽlĂ© par le gouvernement britannique, qui a mis en place une politique centralisĂ©e concernant le paiement par les voyageurs/ contribuables. Les compagnies ferroviaires fixent elles-mĂȘmes les coĂ»ts supplĂ©mentaires et sont en concurrence les unes avec les autres sur le prix final des billets. Arriva a acquis une solide rĂ©putation de partenaire fiable qui tient ses promesses. On fait souvent appel Ă  nous dĂšs les premiers stades du processus de libĂ©ralisation car notre expĂ©rience est d’une grande valeur et les clients peuvent donc en profiter pour dĂ©finir avec nous la solution qui correspond Ă  leurs besoins. La transparence fait partie intĂ©grante de la culture d’Arriva. GrĂące Ă  nous, le gouvernement danois a ainsi Ă©conomisĂ© (40 millions d’euros) pour le premier contrat ferroviaire privĂ© du pays. Aux Pays-Bas, nous avons gagnĂ© un nouvel appel d’offres qui incluait l’amĂ©lioration de la grille horaire, des investissements majeurs tout en parvenant Ă  rĂ©duire la subvention nĂ©cessaire de prĂšs de 50 %. Au Portugal, notre client a Ă©conomisĂ© 10 millions d’euros par an (20 %) grĂące Ă  la concession de rĂ©seaux mĂ©tropolitains Ă  notre consortium. Enfin, notre joint-venture en Pologne a permis Ă  notre client de rĂ©aliser une Ă©conomie de 30 % sur les coĂ»ts tout en amĂ©liorant le service pour les voyageurs, la fiabilitĂ© et la disponibilitĂ© de la flotte de plus de 30 %. Voici quelques uns des exemples de la valeur ajoutĂ©e que nous pouvons apporter. Quelle autoritĂ© de transport ne viserait pas de tels rĂ©sultats

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